J’ai déjà publié un article sur le sujet le 22 mai 2008.
Les événements récents m’inspirent une mise à jour.
La mort des dix soldats français a été abondamment commentée, analysée, je n’y reviendrai pas.
Même si l’on se garde bien de nous le dire, les militaires étrangers, présents en Afghanistan semblent bien être, de plus en plus considérés comme des envahisseurs par la population locale pour le plus grand profit des Talibans.
À cela, plusieurs raisons :
- Comme son Président, l’armée de l’Afghanistan est sous contrôle américain.
- Les techniques de la ‘’guerre psychologique’’ vraisemblablement utilisées dans ce pays après, entre autre, l’Algérie et le Vietnam permettent d’obtenir des informations mais sûrement pas le ralliement des populations, bien au contraire.
- Depuis la seconde guerre mondiale, les aviateurs américains ont la désagréable habitude de bombarder leurs objectifs depuis une très haute altitude. Ce qui les conduit à élargir leur champ d’action. Les villes françaises de Caen, Dunkerque, Brest, Saint-Nazaire, Gien, Toulon, j’en oublie sûrement, totalement détruites en 1944 par l’aviation américaine en savent quelque chose. À priori, les bombardiers ne visaient pourtant que des objectifs stratégiques. Ce qui n’était pas le cas des villes allemandes comme Dresde, par exemple, cent mille morts, où les civils étaient très clairement visés mais il s’agissait d’une population ennemie.
Le pli étant pris, les Japonais en ont fait l’amère expérience. Des centaines de milliers de morts civils dans les bombardements des villes nippones avec, pour bouquet final, Hiroshima et Nagasaki.
En 1944, la propagande collabo-vichyste faisait des gorges chaudes de ces ‘’libérateurs’’ qui commençaient par tuer des civils français.
La population ne les a pas suivis. Le poids de l’oppression nazie, qui durait depuis quatre ans, était beaucoup trop lourd pour que les excès de l’armée américaine ne lui soient pas pardonnés.
En Afghanistan, ce ne sont pas des villes qui sont bombardées, pour l’instant, depuis, quasiment, la stratosphère mais des villages soupçonnés d’abriter des soldats ennemis.
Tous les jours, on apprend ainsi que des femmes et des enfants ont été tués ‘’par erreur’’
Ce n’est sûrement pas dans l’armée de Karzaï que les survivants iront s’engager mais bien dans celle des Talibans.
Chaque jour de guerre qui passe apporte son contingent de nouvelles recrues aux ‘’rebelles’’ et quand les armées occidentales se retireront, elles laisseront le champ libre à ces personnages aux mœurs pré-médiévales qui, aux yeux des Afghans, seront les symboles de la résistance aux occupants: les Talibans qui prendront, à nouveau, le contrôle du pays sous les acclamations de leurs concitoyens.