Comme moi, vous suivez, peut-être, les tribulations des révolutionnaires libyens.
Leurs nombreuses dissensions sont oubliées devant leur projet commun : virer Kadhafi.
Ils ont pris le contrôle de la plupart des villes, ils ont investi Tripoli, la capitale, bastion du dictateur. Son palais forteresse résiste, défendu par ses ultimes partisans.
Que peuvent espérer ces derniers ? Reconquérir la Libye ? Invraisemblable ! Tout ce qu’ils peuvent espérer, c’est retarder la chute du tyran.
Il faut croire que les dictatures favorisent les vocations de martyrs…
En avril 1945, l’Allemagne était presque totalement occupée par les Alliés. Il ne restait plus qu’un petit îlot de résistance au centre de Berlin, autour du bunker où Hitler s’était réfugié avec sa clique et où il se suicidera.
Une poignée de fidèles s’était retranchée dans les caves des immeubles avoisinants. Leur mission : essayer de détruire, à l’aide de cocktails Molotov envoyés par les soupiraux, les chars soviétiques qui les massacreront.
Quels étaient leurs objectifs ? Reconquérir l’Allemagne ? Sûrement pas ! Ils étaient fous mais pas assez pour le croire. Ils savaient qu’en faisant le sacrifice de leur vie, ils ne feraient que retarder de quelques minutes l’échéance fatale pour leur Führer.
Savez-vous qui étaient ces soldats perdus ? Pas des nazis de la première heure. Pas des Allemands désespérés par la défaite inéluctable mais des mercenaires étrangers : des engagés dans la « Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme » rares rescapés de la « Division Charlemagne » quasiment anéantie sur le front de l’est.
Certaines dérives de la pensée humaine sont inimaginables pour un esprit rationnel…