C’était l’époque du plein emploi. Les ouvriers revendiquaient, sans crainte du licenciement ni du chômage. Ils demandaient plus de temps libre, de meilleures conditions de
travail, des augmentations de salaire.
À force de luttes coûteuses, ils finissaient par obtenir satisfaction.
Ils rêvaient à une Société plus juste, plus équitable, débarrassée de ses prédateurs financiers, des exploiteurs du genre humain.
Un monde d’où la misère serait exclue et le bonheur accessible à tous.
Le communisme était la solution.
La plupart des intellectuels partageaient cet avis, inscrits au PC ou simples compagnons de route, comme, parmi les artistes, ceux qui ne consacraient pas tout leur temps à l’accroissement de
leur fortune.
Les plus grands noms appuyaient ce projet qui ne deviendra jamais un combat :
Louis Aragon et Elsa Triolet ou Jacques Prévert, du côté des penseurs.
Juliette Gréco, Jacques Brel, Jean Ferrat, Gérard Philipe, Pablo Picasso, Yves Montand et Simone Signoret parmi les vedettes les plus connues.
Tous avaient tiré un profit financier de leurs talents. Ils étaient riches et n’avaient rien à attendre du communisme. Leur engagement politique était désintéressé, inspiré par des convictions
profondément et exclusivement humanistes et un souci humanitaire.
C’était entre 1945 et 1956, l’année de l’invasion de Budapest par les chars soviétiques pour réprimer, dans le sang, la révolte des Hongrois qui ne demandaient que la liberté.
Qu’ils soient le fait de gens célèbres ou non, les soutiens au PC se firent de plus en plus rares. Ce parti politique n’apparaissant plus que comme une pâle copie de ceux qui, à l’évidence,
tenaient les Européens de l’est en esclavage sauf si, comme sous toutes les dictatures, ils appartenaient à la caste privilégiée, en l’occurrence, les apparatchiks.
L’espoir en un monde meilleur, jamais régénéré par un nouvel idéal, s’éloignait de plus en plus.
Et aujourd’hui ? C’est le vide sidéral ! Nous pouvons chanter avec Johnny Hallyday :
« Noir c’est Noir
Il n’y a plus d’espoir… »