LA DEMOCRATIE

Selon la formule d’Abraham Lincoln, c’est le gouvernement du peuple par le peuple.
Pourtant, celui-ci ne semble pas jaloux de ses prérogatives. Toutes les dictatures ont reçu, à leur début, un soutien populaire jusqu’à leur chute finale, souvent violente, quand la population a fini par s’apercevoir que son tyran adulé était plus préoccupé par l’accroissement de sa fortune personnelle et de celle de ses famille et amis, que des intérêts de l’ensemble de ses administrés et quand elle se rend enfin compte que la mégalomanie du dictateur n’a fait que se développer.
Mais ce genre d’expérience sert rarement de leçon aux citoyens qui l’ont vécu, toujours prêts à remettre leur sort entre les mains d’un « homme providentiel »
La faculté d’oubli semble être particulièrement développée dans les communautés.

Comments

[Richard LEJEUNE]

Je viens de noter "le citoyen belge".

Mais il est évident qu'il en est de même de tout Français.

Comment ose-t-il se plaindre des hommes qui le gouvernent si au lieu de marquer massivement son mécontentement aux fins de faire évoluer les plateaux de la balance, il préfère s'abstenir et aller à la pêche ?

Assumons nos choix, que diable !!!

[Jean-Pierre]

Il y a quand même une petite différence, Richard. En votant blanc on n'augmente pas le score du grand parti. Si on avait voté pour son adversaire, on aurait réduit l'écart mais l'on est en droit de ne les apprécier ni les uns ni les autres...

[Richard LEJEUNE]

En fait, chez nous, ces "non-votes" (blancs ou nuls), avantagent les grands partis.
En définitive, en pratiquant de la sorte, c'est comme si vous donniez - sans l'avoir voulu, évidemment - votre voix au parti qui en a déjà le plus !!!

Les abstentions font le jeu de la majorité. L'absence de vote, les bulletins blancs ou non valides avantagent les grands partis déjà majoritaires lors de la répartition des sièges.

D'où mon hostilité, Jean-Pierre.

[Jean-Pierre]

En France, l'une des raisons des abstentions c'est l'amalgame entre les bulletins blancs et nuls. Ils ne sont pas décomptés séparément, sans doute pour ne pas faire de peine aux candidats.
Le vote de rejet (blanc) n'est pas distingué de celui du débile ou du faible d'esprit qui a glissé des graffitis dans son enveloppe...

[Frifri]

L'homme providentiel (par exemple De Gaulle) n'est pas toujours un dictateur.
Sa grande qualité malheureusement très rare, est de savoir rassembler...
La place est vacante !

[Jean-Pierre]

Je suis surpris de votre hostilité au vote blanc, cher Richard.
C'est pourtant l'expression d'une opinion : le rejet de tous les candidats en présence, le refus de choisir entre la peste et le choléra ! Entre Chirac et Le Pen au deuxième tour des présidentielles de 2002 par exemple...

[Richard LEJEUNE]

"Si, au moins, ils se contentaient de voter blanc...", écrivez-vous.

C'est votre habituel humour au ixième degré, j'espère, Jean-Pierre !

Inviter à voter blanc : mais c'est un aussi grand manque de respect que l'abstention, vis à vis de tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions exprimer nos desiderata d'hommes responsables et conscientisés !!

Comment, après son propre mutisme électoral, le citoyen belge, pourrait-il s'arroger le droit de critiquer ceux qui gèrent communes, provinces ou notre Etat fédéral dans son intégralité ?

Cette histoire d'abstention ou d'obligation de vote, décidément, laissera toujours pourrir une écharde au sein de nos rapports cordiaux, cher Jean-Pierre ...

Et cela m'attriste sincèrement que sur ce point, crucial, pour qu'une démocratie soit viable, nous ne criions pas d'une même voix, vous et moi !

[Jean-Pierre]

De Gaulle dictateur ? ça se discute.
Il est certain qu'il était loyal, franc ? pas toujours "Je vous ai compris" a trompé les Pieds noirs d'Algérie.
Sa plus grande qualité ; bien que s'étant attribué tous les pouvoirs, il n'en a jamais profité pour s'enrichir personnellement. Il était d'une grande rigueur morale mais il a laissé à la France une constitution qui permet à ses successeurs de faire tout et n'importe quoi et ils ne se sont pas montrés aussi rigoureux que lui, surtout certains...

[Richard LEJEUNE]

Bien évidemment, Madame Lizagrèce !!!
On l'a d'ailleurs bien compris avec l'Égypte ces derniers temps !
La notion de majorité réelle n'existant plus, celle de démocratie n'a plus aucun sens.

Ceci posé, - et sans vouloir faire cours mais plutôt court -, j'ajouterai qu'elle n'en avait pas plus en Grèce antique, que l'on veut pourtant voir comme son berceau historique.

Et je reviens à ce que j'ai déjà ici avancé - propos que me conteste d'ailleurs Jean-Pierre -, la Belgique, une nouvelle fois, me paraît en adéquation plus souhaitable avec ces notions évoquées ci-avant : le vote, chez nous, est OBLIGATOIRE.

Nos parents, nos grands-parents s'étant battus pour obtenir le droit de vote, j'ai toujours tenu à enseigner à mes Étudiants qu'il était de notre devoir de nous rendre aux urnes aux fins de les respecter.

[Jean-Pierre]

Je ne doute pas de l'utilité, la pertinence et l'efficacité de votre enseignement, cher Richard mais, aujourd'hui encore, beaucoup trop de gens n'ont pas reçu l'éducation civique nécessaire à l'estimation de leur engagement.
Les obliger à voter, c'est, trop souvent, les forcer à faire n'importe quoi en toute inconscience et, surtout, sans en mesurer les conséquences.
Si, au moins, ils se contentaient de voter blanc...

[lizagrèce]

C'est pourquoi il faut également lutter contre l'abstention massive qui a pour conséquence que plus personne n'est élu à la majorité des élus. Quand on regarde bien les résultats des élections municipales en France on s'aperçoit que la plupart des maires ont, en fin de compte, été élus avec 25 % des voix des inscrits. La démocratie est donc mise à mal.

[Jean-Pierre]

Il y a certains individus dont on préfère qu'ils s'abstiennent quand on sait qu'ils vont voter n'importe comment