Depuis le début de la grève à la S.N.C.F., j’entends de plus en plus de voix s’élever en faveur de la privatisation de ce service public.
C’est vrai, le morcellement de cet édifice permettrait de créer quelques entreprises privées qui ne seraient plus assujetties aux récriminations de privilégiés bénéficiant de la garantie de l’emploi.
Compte tenu de l’état actuel du marché du travail, elles pourraient utiliser les services de gens qui leur manifesteraient leur reconnaissance de bien vouloir les employer, se satisferaient de salaires encore inférieurs à ceux des privilégiés cités plus haut et accepteraient de travailler jusqu’à soixante-dix ans sans jamais récriminer ni prendre en otage les voyageurs pour défendre des acquisitions sociales dont, de toutes façons, ils ne bénéficieraient pas.
Et si, parmi eux, surgissaient quelques trublions cherchant à porter préjudice à la clientèle en essayant de corrompre leurs camarades en les incitant à faire grève pour on ne sait quelle revendication d’un autre âge, ils seraient promptement virés et remplacés par des gens plus conscients des intérêts de leur entreprise. Ce serait facile, ils sont des centaines de milliers à se bousculer au portillon placé à la sortie de l’ANPE.
Notre gouvernement pourrait s’inspirer, utilement, en la matière de l’exemple de la Grande-Bretagne de Margaret THATCHER qui a eu le courage de résister aux pressions des nantis, salariés des Chemins de fer britanniques nationalisés et de confier la gestion de cet ex service public, en le découpant par appartement, à des entreprises privées qui, depuis, ont fait la preuve de leur efficacité.
Certes, il y a bien maintenant, chaque année, quelques dizaines de morts dans des accidents provoqués par l’absence d’entretien du réseau ferré britannique mais peut-on reprocher à des entreprises privées de s’attacher avant tout à l’intérêt de leurs actionnaires sans s’attarder sur des considérations humanitaires oiseuses ?
L’essentiel n’est-il pas de leur garantir un retour sur investissement d’au moins 15% par an et de ne pas encombrer les discussions dans les conseils d’administration avec des projets de travaux dont le coût n’est pas justifié par un accroissement du profit ?
( Merci à mes inspirateurs pour ce billet : SARKOZY et KAFKA )