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A l’époque où je refaisais le monde…enfin, juste le tracé des autoroutes…les contrôles de vitesse étaient très rares. L’instrument le plus fréquemment utilisé était le pifomètre.
Je me rappelle avoir été arrêté par un pandore à la sortie d’un virage : « A quelle vitesse rouliez-vous ? » « A soixante à l’heure » En fait, j’étais largement au-delà mais je me rappelai, opportunément, avoir croisé, peu avant le virage, un panneau limitant la vitesse à soixante.
Le pandore avait l’air dubitatif mais il me laissa repartir avec les recommandations d’usage. Miracle! J’étais tombé sur LE gendarme qui accordait à l’accusé la présomption d’innocence!
Il n’y avait donc pas de radar pour contrôler la vitesse des véhicules mais l’idée commençait à germer. Mon imagination débordante m’avait dicté une vision de l’enfer que connaîtraient, plus tard, les automobilistes. Nous n’y sommes pas encore mais nous nous en rapprochons à grandes enjambées ou, plutôt, à grands tours de roues.
L’idée que, cette fois, j’avais gardée pour moi, je la dévoile ici.
J’imaginais un déploiement considérable de radars fixes mais, au bout d’un certain temps, les automobilistes familiers d’un certain parcours les avaient repérés. Il était impossible de faire plus de quelques centaines de mètres sans tomber sur l’une de ces « boîtes à image ». Le jeu consistait à ralentir dès que l’une d’elle était en vue puis d’accélérer à fond une fois celle-ci dépassée et de freiner à l’approche de la suivante. Il en résultait une circulation en accordéon.
On m’objectera que je ne tenais pas compte des radars mobiles qui, par définition, peuvent changer de place. C’est vrai, je n’y avais pas pensé mais nous savons maintenant que les pandores ont leurs petites manies, ils se positionnent toujours aux mêmes endroits mais ceux-ci étant les plus favorables pour piéger les automobilistes ils seront immanquablement équipés de radars fixes qui présentent l’avantage de ne jamais quitter leur poste pour un petit détour par le bistro du coin et sont toujours bien orientés.
Les seuls emplacements restant disponibles pour les radars mobiles ne seront pas suffisamment rentables pour y embusquer les pandores. Les radars mobiles deviendront rapidement obsolètes et disparaîtront
