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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 23:43

Le 4 juin dernier, CAT évoquait les souvenirs qu’elle a conservés de ses professeurs sur son blog : http://hommage.a.eux.over-blog.com/ .

Elle m’a donné très envie de faire comme elle.

Je commencerai par mon premier souvenir d’école. Il n’a rien à voir avec mes professeurs mais il est affreux, j’ai besoin de l’évacuer.

J’étais en onzième dans un établissement confessionnel tenu par des ‘’Frères’’ le Collège Saint-Michel à Paris dans le douzième arrondissement. Il existe toujours.

Nous étions en 1942, un matin deux de nos camarades sont arrivés porteurs d’une étoile jaune cousue sur la poitrine.

C’était traumatisant pour nous tous. Notre institutrice a du se fendre d’une explication embarrassée.

Peu de temps après, ils disparurent, jamais nous ne les revîmes.

Un ‘’Frère’’ est venu nous expliquer, avec beaucoup de conviction vichyste, qu’ils les avaient exclus.

Je crois que la réalité était beaucoup plus tragique…

Jusqu’à la septième, l’actuelle CM2, tous mes instits étaient des ‘’maîtresses‘’.( Au moins jusqu’à 1945, la plupart des instits hommes connaissaient des empêchements). Elles étaient gentilles, elles nous maternaient, j’étais plutôt bon élève.

En sixième, changement de programme. J’entrais au Lycée Jacques Decour à Paris 9ème.

Le professeur principal, il nous enseignait le français et le latin, était une espèce d’ogre.

Il avait dû se faire chahuter dans ses débuts professionnels, il avait pris le parti d’essayer de terroriser ses élèves.

Avec moi ça réussissait parfaitement. J’avais douze ans, j’étais tourmenté par une puberté qui génère souvent des troubles, surtout chez les garçons. Je dois, en grande partie, à ce professeur la suite de mon parcours de cancre pathologique.

L’année suivante, le prof principal était tout le contraire du précédent. Monsieur Philibert était un homme bon, intelligent, pédagogue, il aimait ses élèves qui le lui rendaient bien.

Pour moi, il était trop tard mais il améliora mes résultats en français, une matière où l’on arrive à se défendre sans rien retenir de l’enseignement reçu et je passais de médiocre à passable. Pour les autres matières, ça ne s’arrangeait pas…

Le prof de maths - il était censé nous enseigner l’algèbre et la géométrie - pratiquait son métier depuis environ 25 ans.

Il avait appris son cours par cœur et le récitait. C’était évident même pour les gamins qu’étaient ses élèves. Il détestait être interrompu, ça risquait de lui faire perdre le fil de son discours. Inutile de lui poser une question, il n’y répondait pas !

J’étais passé du stade : ‘’2 + 2 = ? ‘’ cité avec beaucoup d’humour par CAT à l’équation

‘’A + B = ? ‘’

et j’y suis resté !

Le prof d’histoire et géo, Monsieur BABY connaissait son heure de célébrité. Il était témoin de moralité pour ’’ les Lettres françaises’’ une revue littéraire communiste dirigée par Louis ARAGON dans un procès en diffamation intenté par Victor Kravtchenko, un transfuge de l’Union soviétique qui s’était réfugié aux Etats-Unis et avait publié un bouquin ‘’J’ai choisi la liberté’’ où il dénonçait l’enfer du ‘’paradis soviétique‘’.

Ce livre était le ‘’best-seller’’ de l’époque. Il avait valu une réputation mondiale à son auteur qui était un personnage excessif. On pouvait mettre en doute ses affirmations (d’autant que c’était la première fois que les mensonges staliniens étaient révélés). C’est ce qu’avaient fait ‘’Les Lettres Françaises’’ d’où ce procès retentissant appelé, par les journaux de l’époque, ’’Le Procès du Siècle’’. Il durera deux mois.

La caricature du témoin BABY figurait en une du ‘’Figaro’’. Je la reproduisais sur le tableau noir juste avant son entrée en cours. Ce n’était pas très malin mais ça faisait rire mes camarades.

Monsieur BABY était un bon prof. Son enseignement n’était pas altéré par ses convictions politiques. Il avait su éveiller mon intérêt pour l’Histoire, une matière où je n’étais pas aussi bon qu’en gymnastique, où j’étais toujours premier (sans que mon prof y soit pour grand chose) mais où je me maintenais dans la moyenne.

L’année suivante, Monsieur PHILIBERT était toujours le professeur principal. Je me souviens de deux autres profs, à la personnalité affirmée qui durent me supporter cette même année et la suivante.

Mais il est tard…Je vais devoir vous quitter ! Je vous raconterai la suite demain.

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commentaires

R
Excellente idée que celle de (reprendre)poursuivre la narration, par Cat, de ses années de scolarité.<br /> <br /> En outre, ici, c'est à l'Histoire, avec "sa grande hache" comme a ironisé Georges Perec, que vous touchez : et cela me ravit.<br /> <br /> J'espère qu'il y aura une suite...<br /> <br /> Cordialement<br /> Richard
Répondre
A
<br /> <br /> Comme vous le rappelez, c'est à la base une excellente idée de Cat.<br /> Je ne connaissais pas le "mot" de Georges Perec. Il mérite d'être mémorisé !<br /> Il y a une suite et une seule...<br /> Merci pour la chaleur de votre commentaire extrêmement encourageant.<br /> Amicalement. J-P.S.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Il eut été bien dommage que ces mémoires écolières restent à jamais prisonnières de vos neuronnes...Et je suis bien contente d'avoir une infime part de responsabilité dans cette publication d'article. Continuez c'est passionnant!
Répondre
A
<br /> Vous avez une grande part de responsabilité dans cette publication d'article. Sans vous je n'aurais jamais pensé à me remémorer ces mauvais souvenirs mais je vous remercie de m'y avoir incité.<br /> C'est la meilleure façon de les exorciser...<br /> <br /> <br />