Pour poursuivre sa route, notre civilisation doit confier à des volontaires des tâches bien peu valorisantes.
Nous sommes majoritairement carnivores, alors il faut bien que quelques individus se dévouent pour abattre les animaux nécessaires à notre nourriture.
Se dévouent ? Quand je faisais mon service militaire en Algérie, mon unité était retranchée dans le bled, au milieu de nulle part ; un pauvre chien abandonné avait pris l’habitude, la nuit venue, de solliciter de la nourriture depuis l’extérieur du camp.
Malgré ou peut-être à cause de l’alimentation peu ragoûtante qui nous était servie, certains de mes camarades lui donnaient à manger.
Ça ne plaisait pas à la hiérarchie militaire qui avait décidé d’éliminer l’importun pourtant inoffensif et très discret.
Ils avaient fait appel à un assassin professionnel, un appelé du contingent, tueur aux abattoirs dans le civil.
Sollicité, celui-ci manifestait un plaisir intense, ses yeux brillaient à l’idée d’égorger la pauvre bête.
Il l’a fait à la grande satisfaction des « supérieurs »