Tous les pays qui l’ont adoptée ont dû accepter une perte de leur souveraineté.
Leur monnaie nationale a été remplacée par l’euro.
La masse monétaire qu’ils détenaient a été convertie, francs français, francs belges, marks, lires et autres unités en fonction de la valeur qu’elle représentait globalement et que les pays adhérents ont librement acceptée.
Une équivalence qui ne peut être remise en cause. L’inflation, si elle a lieu, est la même dans tous les pays membres.
Plus question de battre monnaie pour compenser l’insuffisance des rentrées fiscales, aboutissant à une augmentation du coût de la vie avec, pour corollaire, des revendications salariales satisfaites après d’âpres négociations et, au final, une perte de valeur de la monnaie nationale par rapport à celle des autres pays, autrement dit, l’inflation.
Tous les pays de la zone euro sont désormais solidaires et la valeur de leur patrimoine doit rester la même comparée à celle des autres membres.
Le problème c’est qu’il y a toujours eu glissement de la masse monétaire détenue par les classes moyennes vers celle des riches. Autrefois, grâce aux réajustements des salaires, la monnaie perdait progressivement sa valeur au détriment de ses principaux détenteurs, les plus fortunés, s’ils s’étaient contentés de la thésauriser.
Aujourd’hui, cet effet de balance ne peut plus jouer ; l’inflation est interdite mais le glissement existe toujours. Les nantis continuent à détenir et à accroître leur part d’une masse monétaire dont la valeur reste à peu près constante.
Les fortunes augmentent, le nombre de ses détenteurs aussi mais comme la valeur du fric a perdu son élasticité, ce qui profite aux uns doit être déduit des revenus des autres.
Les commerces du luxe sont en pleine expansion, ce qui prouve la santé financière de leurs clients et l’accroissement de leur nombre. Dans le même temps, l’effectif des pauvres ne cesse d’augmenter ; c’est un logique retour de balancier.
Pour compenser l’apparition de dix nouveaux riches, il faut bien compter sur cent nouveaux pauvres. Ce n’est pas le résultat d’un calcul reposant sur des bases mathématiques mais sur un constat que tout un chacun peut faire s’il s’intéresse à son environnement.