La Société doit gérer des individus très diversifiés.
Il y a les prix Nobel, les grands savants, les célébrités de toutes sortes et tous les autres, ceux dont on ne parle pas, l’immense majorité.
Parmi ces derniers, il y a les « délinquants en col blanc » les plus dangereux. Ils ont percé les secrets de l’organisation de la Société et utilisent leur savoir à des fins personnelles.
Ils deviennent très riches sans avoir besoin de se préoccuper du sort de leurs victimes et, sauf exception, sans passer par la case prison. Ils ne dérangent pas la quiétude des gouvernants.
Chaque équipe ministérielle a son ministre de l’Intérieur. Celui-ci doit veiller au respect des lois par tous les citoyens ; combattre les fraudes commises au préjudice de l’État mais les grandes arnaques financières ne sont pas de son ressort.
Sa mission : réprimer les exactions contre les citoyens lambda, les vols à la roulotte ou à la tire, les cambriolages, le commerce de la drogue, dans la mesure ou celui-ci n’est pas suffisamment structuré pour mettre les flics en déroute.
Son mandat est clair : la punition, en aucun cas la prévention.
Depuis les débuts de la Ve République, les ministres de l’Intérieur, qu’ils aient été de droite ou de gauche, n’ont jamais mené une autre politique que répressive et aucun d’entre eux n’a pu empêcher l’accroissement de la délinquance.
Des « résultats » qui n’ont pu échapper aux gouvernants successifs mais qu’importe, il faut avant tout - à l’aide de statistiques bidon et de la proclamation de soi-disant succès - satisfaire les demandes des électeurs et ce n’est pas de ces derniers qu’il faut attendre des solutions constructives. Ils sont incapables, individuellement ou collectivement, de positionner leur réflexion sur les raisons des événements regrettables, des attitudes négatives, des déviations de comportement, de l’origine des faits délictueux ou criminels. Tout ce qu’ils demandent c’est leur répression.
Ce manque de discernement n’a pas échappé aux manipulateurs de l’extrême droite qui rêvent de prendre le pouvoir sur la base de l’ignorance populaire, comme leurs ancêtres des années trente, en Italie, en Allemagne, en Espagne ou au Portugal…