Quand ils travaillaient, les gens de ma génération qui avaient de faibles revenus économisaient sou à sou afin d’acquérir la petite maison où ils finiraient leurs jours.
Aujourd’hui, débarrassés du coût du loyer, leur petite pension suffit à leur assurer un niveau de vie modeste mais digne, tandis que des millions de foyers plus jeunes survivent dans la pauvreté, le chômage, la précarité et beaucoup parmi ceux qui ont conservé leur emploi vivent dans la crainte quotidienne que les actionnaires de la boîte où ils travaillent décident de délocaliser pour accroître leurs profits en les abandonnant à leur triste sort.
Pas plus que pour les pauvres, les chômeurs ou les précaires, aux revenus aléatoires, il n’est question, pour eux, d’ouvrir un Plan d’épargne logement en vue de l’achat d’une demeure. Quand sonnera l’heure de la retraite, la plupart des nombreux déshérités de la vie moderne devront vivre avec une maigre pension et ils auront le choix entre s’alimenter ou payer un loyer de plus en plus coûteux.
C’est la communauté des SDF qui va s’enrichir (en nombre pas en moyens)
Dans mon village, comme dans tous les autres, les panneaux « A VENDRE » sont de plus en plus abondants sur les façades des maisons. Il est rare que l’un d’entre eux disparaisse.
La « crise » est en passe de se terminer d’après les plus optimistes. Apparemment, pas pour tout le monde et ses conséquences continueront longtemps à pourrir la vie des plus démunis toujours plus nombreux.