Dans l’enseignement de certaines matières, directement liées à l’entrée dans une carrière professionnelle, les professeurs ne sont pas des praticiens et les praticiens ne font pas des professeurs.
Les premiers seraient bien en peine de mettre leurs théories en pratique, les seconds ne savent pas transmettre leur expérience.
Ces professeurs tiennent leur savoir de la lecture de livres écrits par des théoriciens sans expérience du terrain, d’une part, et de l’enseignement d’une génération précédente de professeurs qui ont lu les mêmes livres, d’autre part.
Le décalage entre la théorie et la pratique va s’amplifiant au fil des générations, laissant aux élèves de plus en plus de lacunes de formation.
Au final, les diplômés d’une même école se répartissent en deux grandes catégories : ceux qui savent tout et n’apprendront plus jamais rien, ceux qui savent qu’ils ne savent rien et sont ouverts à l’apprentissage de leur métier.
Les premiers sont méprisants pour ceux qu’ils remplaceront, les seconds sont attentifs à ce qu’ils peuvent leur enseigner.
Dans ma vie professionnelle, j’ai été amené à travailler avec ces deux types de collaborateurs. Beaucoup plus souvent, heureusement, avec ceux appartenant au second.