Récemment, l’Etat a vendu la gestion des autoroutes à des Entreprises privées pour un prix d’amis.
Normal, tous les acquéreurs sont des amis. Ils s’appellent Vincent Bolloré, Martin Bouygues…
De quoi s’agit-il ? Assurer les travaux d’entretien de la voirie contre l’encaissement de tous les péages. Une manne qui ne pouvait pas échapper à ces citoyens hors du commun !
L’Etat a quand même été obligé de mettre un frein à leur appétit en fixant, chaque année, un pourcentage maximum à l’augmentation du prix des péages.
Évidemment, ils n’ont pas tardé à trouver l’astuce permettant de contourner la réglementation. Pour faciliter sa compréhension, je vais donner un exemple en chiffres ronds.
Supposons que la limite de l’augmentation soit fixée à 5%.
La société d’exploitation gère deux types de tronçons; nous les appellerons tronçons A et tronçons B. Ils sont d’une longueur équivalente ( pour la clarté de la démonstration ).
Au moment de la privatisation, le péage est uniformément fixé à 10€ pour 100 kilomètres sur tout le réseau.
Sur le tronçon A la fréquentation est faible : 1000 véhicules par jour.
Sur le tronçon B elle est forte : 2000 véhicules par jour.
Augmentation du péage : tronçon A : 0%, tronçon B : 10%
Ces deux tronçons étant d’une longueur équivalente, la limite de 5% d’augmentation, sur l’ensemble du réseau est donc bien respectée.
Sur le tronçon A, les mille utilisateurs quotidiens continueront à payer 10 € pour faire 100 kilomètres, soit 10.000 €
Sur le tronçon B, les deux mille utilisateurs paieront 10€ + 10% soit 11€ multipliés par 2000 égal 22.000 €
Total : 32.000 € contre 30.000 l’année précédente, soit un accroissement du profit de 6,67% et non 5%. Et encore, comme annoncé, j’ai pris des chiffres ronds. Dans la réalité, les disparités sont bien plus importantes.
Les comptables des Sociétés d’autoroutes, qui calculent beaucoup mieux que moi, peuvent en tirer un bien meilleur parti.
De plus, tous les ans, à chaque nouvelle autorisation d’augmentation, ils pourront affiner leurs calculs.
S’il vous arrive, sur une autoroute, de vous trouver pris dans un embouteillage, avant de payer le péage, par exemple, ayez une pensée pour ces gestionnaires à qui vous rapportez bien davantage que quand vous roulez sur une autoroute fluide et qui sont un modèle d’exemplarité pour notre Société.
Elle est pas belle la vie ! Pour les actionnaires des Sociétés d’autoroutes !