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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 09:53

L’INITIATION A LA GUERRE

 

 

- Comment avez-vous vécu votre appel sous les drapeaux ?

- Très mal, au point de commencer une dépression plusieurs mois avant mon départ. Je ne supportais pas l’idée d’aller me battre contre des gens qui étaient prêts à offrir leur vie pour la liberté. Je ne fus pas envoyé directement en Algérie. Quatre mois de « classes » raccourcies dans une ville du bassin parisien étaient censées me préparer à cette expédition.

Je ne me montrais pas très coopératif, incorporé dans le peloton des « élèves gradés » j’en fus promptement exclu. Je n’arrivais pas à me servir d’un fusil et tirais systématiquement à côté de la cible. Quinze jours après mon arrivée, je fis même un petit séjour en prison et je me retrouvais pourvu d’une coiffure qui n’était pas encore à la mode, à l’époque. Dans le jargon militaire : « la boule à zéro ».

- Une humiliation volontaire ?

- Bien sûr, réservée à ceux qui ne marchaient pas droit !

Avant de connaître les horreurs de la guerre, je découvrais celles de l’âme humaine.

Mon contingent était encadré par des jeunes gens qui appartenaient au contingent précédent. Ils avaient tout juste deux mois de service de plus. Ils avaient brillamment satisfait aux épreuves des « élèves gradés » mais n’avaient pas encore suffisamment d’ancienneté pour être nommés brigadiers, c’étaient les F.F.B. (Faisant Fonction de Brigadier). Même si l’on n’a pas fait de service militaire, on imagine ce que sont les adjudants, ils étaient pires !

Il fallait les vouvoyer et obéir à leurs ordres. Leur mission : casser la personnalité de leurs « subordonnés » et en faire des espèces de larves. Ils l’avaient pleinement assimilée, c’étaient des « petits chefs » au sens le plus négatif du terme.

- Votre dépression n’avait pas du s’arranger !

- Elle s’était transformée. Je me retrouvais doté d’un appétit gargantuesque. À la cantine, je finissais tous les plats pourtant peu appétissants et délaissés par mes camarades. Je terminais la journée au Foyer où j’achetais tout ce qui pouvait se manger. De retour vers ma chambrée, je m’arrêtais pour m’asseoir sur un banc en proie à des malaises qui me laissaient proche de l’évanouissement. En quelques semaines, je pris dix kilos. Beaucoup plus tard, j’appris le nom de cette affection : j’étais boulimique.

- En Algérie, ça n’a pas du s’arranger…

- Si. Demain je vous raconterai comment.

 

 

 

 

.

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commentaires

M
J'ai volontairement refusé les galons de première classe qu'on m'offrait pour rester simple trou duc. ;-)
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A
<br /> Tu as eu raison. Otto n'a pas eu besoin de refuser les galons. On ne lui en a pas proposé...<br /> <br /> <br />
T
Vous avez redémarré ?
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A
<br /> Otto s'en est remis. Quand on a vingt ans on est solide !<br /> <br /> <br />
C
J'imagine qu'en temps de guerre, les appelés n'avaient pas le droit de se déclarer en tant qu'"objecteurs de conscience" et ainsi échapper au joug de l'armée?...
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A
<br /> Je crois que si mais les conditions d'admission étaiet telles que bien peu ont réussi à se faire admettre. L'hôpital psychiatrique était d'un accès plus facile...<br /> <br /> <br />