PREAMBULE
J’ai écrit cet article en juin 2004. Il ouvre sur les problèmes des marins-pêcheurs. La flambée des cours du pétrole n’était pas programmée, leur disparition si. L’accroissement du prix du mazout ne fait qu’accélérer un processus prévu depuis longtemps. Il ne faut pas compter sur nos gouvernants pour prendre des mesures de sauvegarde de ces petits artisans. Un peu de poudre aux yeux c’est tout.
L’AVENIR EUROPEEN
La plupart des gens sont pro-européens (Syllepse).
Mais à qui profite l’Europe ?
Sûrement pas aux marins-pêcheurs qui voient leurs « quotas de pêche » rétrécir comme peau de galuchat ! Pardon ! Je veux dire comme peau de chagrin !
Pas plus qu’aux agriculteurs qui, de quelques millions il y a encore peu d’années, se retrouvent huit-cent mille aujourd’hui. Et l’Europe a prévu d’en réduire encore le nombre !
Il ne restera bientôt plus que quelques milliers d’industriels de la culture !
Les P.M.E. ? Celles qui sont en concurrence directe avec les Grosses Entreprises risquent de ne plus pouvoir faire face, en raison des nouvelles facilités accordées à ces dernières.
Plus besoin de délocaliser en Extrême-Orient. Les pays d’Europe de l’Est, nouveaux membres de l’Union, offrent une main d’œuvre à très bon marché.
Et si les produits fabriqués par les enfants thaïlandais doivent acquitter des droits de douane pour entrer chez nous, il n’en va pas de même pour ceux issus des usines délocalisées en Pologne ou en Slovaquie, puisque ces pays font maintenant partie de notre Marché Commun.
Et quand les miséreux qui les fabriquent auront réussi à obtenir une petite augmentation, après plusieurs semaines de grève, qui les auront réduits à la famine, ils verront leur usine fermée pour cause de délocalisation en Roumanie ou en Turquie, ou l’un de ces autres pays qui frappent à la porte de l’Europe et qui y entreront, au moment opportun, afin de prendre la relève !
Chez nous, les salariés de ces entreprises délocalisées pourront se regrouper avec ceux des P.M.E. en faillite afin de rejoindre à l’A.N.P.E. les agriculteurs et marins-pêcheurs en surnombre.
Ils y feront un bref passage, la mode n’étant pas à la création d’emplois, notre gouvernement réduit la durée des inscriptions afin, sans doute, de faciliter l’accès au R.M.I.
Mais quels seront les bénéficiaires de cette Europe ?
Actuellement, on ne voit que les actionnaires des Entreprises qui, grâce à une réduction drastique des coûts de production, pourront accroître leurs exigences de rentabilité pour leurs investissements.
Elles sont, pour l’instant, « limitées » à 15% par an.
Les tenants d’une Europe à l’américaine peuvent se réjouir, elle est en marche !
Quand à ceux d’une Europe sociale, ils peuvent continuer à rêver !
À rêver de lendemains qui chantent pour tous ?
Merci ! On connaît la chanson !
12 juin 2004