C’est à la mode, les féministes s’y emploient. Pas dans tous les domaines…
Le genre des mots nous renseigne sur les coutumes de nos ancêtres, un peu aussi sur leur machisme…c’est sur ce point que les féministes concentrent leurs efforts en imposant la féminisation de certains mots. Quelques exemples :
- AuteurE :logique, il y a toujours eu des femmes auteures. La forme exclusivement masculine, qui a longtemps prévalu, est un exemple du machisme passé.
- ÉcrivainE :demi- succès. Des femmes comme George SAND, COLETTE, Marguerite YOURCENAR ou Marguerite DURAS sont considérées comme de ‘’Grands Écrivains’’ pas encore comme de ‘’Grandes Ecrivaines’’.
Il y a des noms de métiers exclusivement masculins, nos grands-mères ne devaient pas être attirées par les métiers du bois (entre autres) : charpentier, menuisier, ébéniste, n’ont pas de féminin. Serrurier, plombier, potier, céramiste, faïencier, porcelainier non plus.
Il y a aussi les faux féminins qui ne correspondent pas au métier masculin.
La boulangère ne se lève pas au milieu de la nuit pour enfourner la pâte. L’aube venue, elle vend les croissants et les baguettes fabriqués par son mari.
La bouchère ne découpe pas la viande, elle se contente de tenir la caisse de la boucherie familiale.
La charcutière ne fabrique pas les pâtés
La fromagère n’affine pas les camemberts.
La volaillère ne vide pas les poulets.
La tripière ne fabrique pas les andouillettes.
Dans ces métiers, artisanaux et commerciaux, il y a une répartition des tâches qui, pour l’instant, n’est pas remise en question. Elles semblent convenir aux deux sexes.
Dans la série des faux féminins, je citerai encore la médecine qui n’est pas une femme médecin alors que doctoresse est bizarrement tombé en désuétude.
Dans d’autres domaines la bataille fait rage.
Dans les prétoires, les juges sont volontiers conjugués au féminin.
L’avantage des mots se terminant par un e c’est qu’on peut les féminiser sans rien changer à leur orthographe et sans demander l’accord des lexicographes.
Mais LA juge a des assesseurs qui n’ont pas d’équivalent féminin. Peut-être un moyen d’asseoir son autorité ? Et si la fonction de procureurE attire de plus en plus de femmes, celle d’huissier de justice ne semble pas les séduire. Pas de féminin à huissier.
L’expert a son équivalent féminin mais dire d’une femme qu’elle est experte peut prêter à confusion…
Du côté des justiciables, pas de problème. Il n’est pas question de féminiser les mots : assassin, escroc, aigrefin, filou… Une femme ne saurait être accusée de ces petits défauts. C’est tout juste si, de temps en temps, les tribunaux sont amenés à juger une voleuse ou, très rarement, un ‘’escroc en jupons ‘’
A l’inverse, certains métiers sont spécifiquement féminins
Depuis peu certains hommes exercent la profession de sage-femme !
Et si couturière a bien son équivalent masculin, un couturier n’est pas une cousette ! D’abord il est toujours ‘’grand’’ et il règne sur un personnel majoritairement féminin à qui il donne ses instructions pour la concrétisation de ses œuvres.
Quant à CHANEL, SCHIAPARELLI, LANVIN, GRES, NINA RICCI, de RAUCH… elles sont considérées comme des ‘’Grands Couturiers’’, pas encore comme des ‘’Grandes Couturières’’.
Il reste quelques combats à mener pour les féministes. Nos ancêtres, par exemple, n’ont pas prévu qu’une femme pouvait être vainqueur (vainqueuse ?) d’une compétition. Vous avez sûrement d’autres idées ? N’hésitez pas à les communiquer.