Elles changeront, pour les véhicules neufs, le 1er janvier 2009.
Il ne sera plus fait mention du numéro de département.
Une décision gouvernementale qui a été prise, comme d’habitude, après consultation des principaux intéressés.
Comme d’habitude aussi mais réellement cette fois, elle soulève les protestations de nombreux automobilistes et de beaucoup de députés.
Principale contestation : En voyant votre véhicule, on ne saura plus d’où vous venez et, comme la plupart des automobilistes, vous êtes peut-être fier d’afficher votre département d’origine ?
On peut placer sa fierté ailleurs mais quand on n’a aucune raison particulière d’être content de soi, pourquoi pas ?
Certains numéros sont symboliques : si l’on voit un véhicule conduit par un agressif: ’’encore un 13 !’’ dit-on dans le 75. ’’ Encore un 75 !’’ dit-on dans le 13. Au contraire, certaines conduites, jugées trop placides, suscitent d’autres commentaires : ’’Un 77, bien sûr, c’est un paysan ! Ou un péquenaud ! Ou un pécore ! Ou un bouseux ! ’’ selon la gravité du cas.
Bien que connaissant les lieux, j’hésite à promener mon 89 dans les rues parisiennes. Je finirais, c’est sûr, par me faire traiter de plouc !
Plus sérieusement, quand on a, devant soi, un véhicule dont le chauffeur semble hésitant, regarder sa plaque d’immatriculation permet de se rassurer. Il n’est pas forcément justiciable de l’alcootest. Il n’est pas du coin alors il cherche sa route. (Le GPS ne fait pas encore partie de l’équipement obligatoire des voitures).
Longtemps, j’ai parcouru tous les chemins de l’hexagone. Mon immatriculation, hors zone, m’a souvent valu l’indulgence des usagers locaux et parfois même leur aide quand je m’arrêtais au bord de la route pour regarder une carte routière.
Il y a des exceptions. Récemment encore, je traversais une région que je ne citerai pas pour ne blesser personne et parce qu’il s’agit d’un comportement hors norme.
J’avais ralenti avant de prendre un embranchement. Le conducteur qui me suivait connaissait la route par cœur, il m’abreuva de coups de klaxon rageurs et me montra le poing en passant à ma hauteur.
Par décence, je ne décrirai pas le mouvement que je fis, en lâchant le volant, avec mon bras gauche et ma main droite en réponse à cette agression.
Je dois reconnaître que je lui avais fait perdre deux dixièmes de seconde sur son trajet habituel !