C’est celle qui s’est déroulée de 1914 à 1944 avec une accalmie de vingt ans entre 1919 et 1939. Le conflit de la seconde guerre mondiale s’est déroulé dans la continuité de la première.
En 1918, les Allemands n’avaient pas compris qu’ils avaient perdu la guerre alors que leur territoire n’avait pas été envahi par l’ennemi.
Ils s’estimaient trahis par leurs politiques qui avaient demandé l’Armistice en obéissant aux ordres des chefs de leurs armées, Ludendorff et Hindenburg mais ils l’ignoraient. Comme tout militaire qui se respecte et bien que disposant d’un pouvoir absolu les deux susnommés voulaient faire endosser la responsabilité de leur propre défaite à leur gouvernement qui n’y était absolument pour rien et ils n’eurent même pas le courage d’entamer, eux-mêmes, les négociations de paix
Les Français avaient subi l’invasion, les destructions massives de leurs villes et de leurs villages. Ils voulaient ‘’faire payer le boche’’ selon l’expression en usage à l’époque.
Les Allemands jugeaient injustifiées les conditions qui leur étaient imposées par le traité de Versailles en 1919. Elles étaient le préalable à la renaissance du conflit. L’esprit de revanche animait plus de 90% d’entre eux.
Même s’ils n’avaient pas élu un fou furieux (Hitler) à la tête de l’Etat, ils auraient écarté un pacifiste. Seul un va-t-en guerre pouvait aspirer, dans l’Allemagne des années 30, aux plus hautes responsabilités.
Les Allemands ont dû attendre 1943/44 pour connaître les horreurs de la guerre qu’ils avaient fait subir aux populations françaises (entre autres).
Autant la politique menée par De Gaulle, à partir de 1958, peut être critiquée, autant l’envergure du personnage est indiscutable (ce qui n’est, hélas, pas le cas de tous ses successeurs !…) Il fallait une personnalité comme la sienne pour imposer la réconciliation franco-allemande avec, pour point de départ, l’invitation d’Adenauer à Colombey le 14 septembre 1958.
Certes, ce dernier était un anti-nazi de la première heure mais il était, aussi, le chancelier d’une Allemagne humiliée par une défaite, cette fois incontestable, et par la révélation de ses crimes.
Malheureusement, toutes les populations entraînées dans une guerre ne sont pas à l’abri d’une reprise du conflit. Toutes ne disposent pas des dirigeants à la hauteur de vue nécessaire pour l‘éviter. Certaines paix semblent bien fragiles comme celles instaurées entre les pays de l’ex-Yougoslavie…