La richesse d’un pays peut s’évaluer en cumulant argent public et privé. C’est le produit de l’exploitation de ses ressources, de ses exportations, du tourisme…
Elle sert à payer les importations, les salaires, les pensions…
Mais dans un grand nombre de nations, elle est captée, presque totalement, par le dictateur, sa famille et leurs affidés.
Le peuple survit difficilement à la famine et aux maladies tandis que ses dirigeants mènent un train de vie fastueux.
L’un des buts de la démocratie était de mettre fin à ces pratiques. Objectif atteint après la seconde guerre mondiale. Les États qui y avaient participé devaient reconstruire, faire redémarrer leur industrie.
Tous les individus valides devaient participer à l’effort commun, il fallait donc les payer en conséquence. Ils pouvaient faire pression sur le patronat pour obtenir des augmentations et des avantages. C’étaient les trente glorieuses…
Aujourd’hui, les temps ont changé, les salariés ne se battent plus pour l’amélioration de leurs conditions de travail mais pour conserver leur emploi ; un combat souvent perdu d’avance…
Il existe deux sortes de citoyens : ceux qui subissent - la classe moyenne et les pauvres, d’une part - et ceux qui décident - les patrons, la fine fleur des cadres supérieurs, les détenteurs du capital, d’autre part -
Il serait puéril de demander à la seconde catégorie de réduire ses profits pour augmenter les indemnités de ceux qu’ils ont plongé dans le chômage en délocalisant leurs usines pour, justement, réduire leurs frais de personnel.
Après la crise, la crise mais en plus violent. Les nantis rêvent de transformer les démocraties en républiques bananières, ils sont en train d’y parvenir. Comme dans ces dernières, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Deux exemples : le développement des industries du luxe qui embauchent à tour de bras pour satisfaire une demande à la croissance exponentielle, d’une part et celui des restaurants du cœur dont la clientèle ne cesse d’augmenter, d’autre part.
Pour mettre fin à ce processus, il faudrait que les décideurs, dont l’objectif commun est de s’en mettre plein les poches, deviennent subitement philanthropes et imitent les comportements de mère Teresa et de l’abbé Pierre. C’est très improbable.
La nature humaine est partout la même. Ce n’est pas parce que l’exploitation abusive de l’homme par l’homme est un peu plus difficile dans les pays démocratiques que dans les dictatures que ceux qui en ont l’opportunité y renonceraient pour préserver leurs semblables de la détresse. Ils ne s’en soucient en aucune façon…