Vous avez soixante ans et plus. Vous vous rappelez ces ’’réclames’’ insérées autrefois dans les journaux et magazines. Elles vantaient la production des fabricants de chaussettes, de caleçons ou de chemises ou le professionnalisme du magasin qui les vendait.
Très souvent, l’en-tête de la société était suivi de la mention : ‘’maison fondée en…’’ suivie d’un millésime faisant remonter sa création à cent, cent cinquante ou deux cents ans.
Ces publicités ont disparu comme les Entreprises qui les publiaient. Si, par extraordinaire, l’une d’elle a survécu, elle a échappé au contrôle de la famille créatrice pour tomber entre les mains d’un consortium n’ayant plus rien à voir avec elle.
En matière commerciale, l’indépendance est en voie de disparition totale. Les grandes entreprises n’admettent pas la concurrence ; les petites boîtes n’ont pas les moyens de lutter, elles se font bouffer les unes après les autres. Ouvrir un magasin sans se faire cornaquer par un franchiseur serait suicidaire mais ce dernier s’attribue l’essentiel des bénéfices…
Chaque spécialité est fabriquée par trois ou quatre multinationales au grand maximum. On pourrait croire qu’elles se livrent une bataille féroce pour le plus grand profit des consommateurs, c’est tout le contraire. Avez-vous déjà essayé de trouver le meilleur prix en vue d’acheter un article coûteux ? Un lave-vaisselle, par exemple ? À performance égale, quels que soient la marque et le vendeur, les prix sont identiques, à l’euro près…
Bien entendu, il n’y a pas d’entente, juste une coïncidence… c’est le principe de la libre concurrence tant vantée par les tenants du capitalisme américain.