LES CIVILISATIONS

Vues depuis le XXIe siècle, celles de l’Antiquité paraissent immuables.

Depuis leur apogée - rapidement atteint ? - jusqu’à leur décadence nous ne les voyons pas évoluer.

Longtemps, la nôtre a subi le même immobilisme.

L’organisation sociétale du XVIIIe siècle était à peu près la même que celle du XIVe.

Puis elle a inventé le progrès avec, pour symbole, la révolution industrielle du XIXe siècle.

L’accès à la connaissance n’était plus le privilège de quelques génies mais elle devenait accessible à une large élite.

Tout devenait possible : la suppression de la famine (endémique) et même une vie saine, confortable, exempte de problèmes matériels pour toute l’humanité.

Mais le progrès ne s’est pas limité à la satisfaction des besoins, il a aussi permis l’amélioration des armes de destruction devenue massive, il a rendu la guerre beaucoup plus meurtrière et dévastatrice.

Il a aussi permis aux prédateurs de la Société une plus grande efficacité pour rafler, à leur profit, l’essentiel des moyens de paiement en restreignant ceux des plus démunis. Les riches devenant de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres, jusqu’à se voir exclus des droits fondamentaux de toute Société humaine ou animale : vous voyez une abeille, chassée de son essaim et condamnée à errer sans domicile fixe ? C’est pourtant le sort d’êtres humains de plus en plus nombreux !

Rien ne semble pouvoir arrêter cette sinistre évolution. Notre civilisation ne se trouve pas en situation de crise mais elle est entrée dans sa phase de décadence et il est improbable qu’elle surmonte cette dégénérescence.

Elle est condamnée à une disparition proche ou lointaine mais qui prendra sa succession ?

Les candidats autoproclamés sont les intégristes religieux. Ils récusent ce qui a fait son originalité : le progrès, source de modernité, ils veulent le réduire à néant, sauf en ce qui concerne les armes qu’ils utilisent volontiers contre ceux qui ne partagent pas leurs phantasmes.

Selon eux, les hommes et les femmes doivent s’abstenir de toute instruction et se contenter de superstitions fumeuses datant d’une époque pré médiévale où l’intelligence humaine était très limitée.

Ils sont en expansion et ont pour ambition de dominer le monde.

Souhaitons à ceux de nos descendants qui auront conservé un certain savoir de ne pas avoir à affronter ces obscurantistes…

Comments

[Richard LEJEUNE]

Vos deux dernières phrases, dans la réponse que vous m'adressez, me rassérènent Jean-Pierre : je ne parvenais pas à me convaincre que vous envisagiez l'Antiquité sous un angle aussi réducteur.


Ce qui personnellement me rassure moins, c'est cet incompréhensible cafouillage dans mon début d'intervention : merci de lire " - et c'est cela qui, chez vous, m'étonne grandement -".

[Absalon]

La mise en valeur de l'actualité passe par l'aplanissement des événements du passé... Si votre intervention précédente, cher Richard, manquait, peut-être, un peu de clarté, elle n'en restait pas
moins très compréhensible !

[Richard LEJEUNE]

En revanche, cher Jean-Pierre, mon commentaire ne sera pas aussi approbateur, à tout le moins - et c'est ce point qui vous m'étonnez grandement - pour ce qui concerne votre ressenti par rapport aux
civilisations antiques, qu'elles soient mésopotamienne, grecque ou romaine et, autorisez-moi cette mise en exergue, égyptienne.

C'est peu l'avoir étudiée, c'est bien peu la connaître que d'imaginer un seul instant qu'il n'y eut en Égypte antique, aucune évolution - tant dans l'écriture, tant dans les arts, tant dans le
domaine religieux, tant dans l'état de la société, tant dans les rapports entre le pouvoir et l'homme du peuple - entre l'Ancien, le Moyen et le Nouvel Empires ; sans évoquer le dernier des
quasiment quatre millénaires d'histoire quand, après avoir subi les invasions, elle assimile, parfois bien, parfois mal, les moeurs nouvelles des Perses ou des Grecs de l'époque ptolémaïque.

Oserais-je ajouter que ce regard peu large que vous posez sur l'Antiquité m'étonne vraiment de la part d'une personne aussi cultivée que vous ?

[Absalon]

Je m'attendais à votre réaction, cher Richard, mon appréciation est celle d'un ignorant se situant au niveau des apparences. Je suis sûr que vous pourriez, de la même façon, contester ma
comparaison entre XVIIIe et XIVe siècle, compte tenu de vos connaissances historiques. Je me suis situé, volontairement et paresseusement, dans une perspective générale que je crois être celle de
la majorité, peu soucieuse d'approfondissement. J'avoue me sentir un peu coupable de manipulation intellectuelle...

[Blaireau]

Vous avez lu dans mes pensées, J-P. Aveuglé par le profit, le capitalisme entraîne notre société dans la fin d'une civilisation !

[Absalon]

Merci pour votre approbation, j'y suis très sensible.

[lizagrèce]

Je pense qu'il faut faire une différence entre le déclin des sociétés occidentales qui se soldera par quoi ? nul ne le sait ...Et les sociétés orientales où l'intégrisme religieux prend souvent le
pas. Intégrisme qui a été souvent mis en place par l'Occident. Les ventes d'armes incontrôlées ont mis, si j'ose dire, le feu au poudre (et le Mali en est un sinistre exemple), les flatteries
envers les anciens dictateurs, autant de faits qui rendent les états d'Occident responsables en partie de la situation terrible que vivent certains pays du moyen-orient.

[Absalon]

Je crois que la civilisation occidentale n'a jamais été acceptée par les peuples orientaux, même sous la contrainte. Ce qui a généré des conflits dont l'aboutissement est ce que vous décrivez.