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  • : Le blog de Jean-Pierre SILVESTRE
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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 18:42

De tous temps, les puissants ont cherché à accumuler le maximum de richesses au détriment des faibles.

Les propriétaires terriens se réservaient les plus beaux fruits et les meilleurs légumes.

Les ouvriers agricoles, appelés autrefois les serfs, devaient se contenter de ce qu’ils dédaignaient.

En cas de disette, il en restait toujours assez pour nourrir leurs maîtres mais, les années de vaches maigres, les pauvres étaient réduits à la famine.

Plusieurs générations d’ouvriers se succédaient pour construire des châteaux à l’usage des riches.

Quand ils quittaient le chantier, après une journée de dur labeur, ils n’avaient pas les moyens d’acheter les matières premières ni le terrain afin de bâtir un logement pour leur propre usage.

D’ailleurs ils n’en auraient pas eu la force Ils devaient se contenter de taudis dont ils étaient expulsés si la maladie les contraignait à cesser leur activité professionnelle, jetés à la rue avec leur famille.

Autrefois la pénurie était due à la faiblesse des moyens techniques pouvant être mis en oeuvre pour la production, qu’il s’agisse d’aliments, de vêtements, de logements, de mobiliers, de tous les biens de consommation.

Les ouvriers, les artisans travaillaient, en priorité, pour les nobles qui détenaient le pouvoir et la fortune puis, s’il leur restait du temps, pour les bourgeois enrichis par le commerce, jamais pour les pauvres.

Aujourd’hui tout a changé. Un petit nombre d’ouvriers du bâtiment peut construire, en quelques mois, un château moderne : une propriété de mille mètres carrés habitables, généralement dissimulée à la vue du vulgaire au milieu d’un parc de cent hectares ou plus.

Quand ils ont fini leurs trente-cinq heures hebdomadaires, ces ouvriers peuvent se reposer dans des logements décents et, s’ils tombent malades, la Sécurité Sociale leur garantit des soins et un revenu de substitution aussi longtemps qu’ils ne peuvent reprendre leur activité.

Les progrès considérables réalisés dans la productivité agricole ont permis de supprimer les périodes de disette. La surproduction s’est substituée à la précarité obligeant les agriculteurs à laisser des terres arables en friches.

Les usines ont des capacités de production supérieures à ce qui peut être consommé; beaucoup sont contraintes à la fermeture faute de débouchés.

Mais rien n’a changé. Puisque la production est devenue pléthorique, ce n’est plus la quantité de biens produits qui est prise en compte pour sa répartition mais sa contre-valeur en fric. Ce qui permet de la limiter artificiellement.

La “masse monétaire” est sévèrement contrôlée, l’inflation jugulée. C’est imposé par ceux qui détiennent le pouvoir et les fortunes afin que celles-ci ne soient pas écornées par les dévaluations.

Ils n’ont pas, pour autant, perdu leurs ancestrales habitudes de s’enrichir toujours davantage mais comme, selon leur volonté, le volume du fric reste à peu près constant, où peuvent-ils en prélever ?

En général ils cumulent plusieurs méthodes :

- Ruiner quelques-uns de leurs semblables mais, pour y parvenir, il faut se montrer plus performant qu’eux.

- Prendre l’argent des pauvres. C’est plus facile, moins risqué et, finalement, plus lucratif puisqu’ils sont beaucoup plus nombreux que les riches.

Parmi les moyens employés :

- La délocalisation d’Entreprises est très tendance. Elle permet, non seulement, de limiter les coûts de production mais aussi d’envoyer les anciens salariés au chômage donc de restreindre fortement leurs indemnités présentes et à venir (réduction de leurs retraites) et, partant, de diminuer leurs prélèvements sur la “masse monétaire”.

Ce système, la “délocalisation” fait des progrès chaque jour. Ce ne sont plus seulement les usines qui en sont l’objet mais aussi les services bancaires qui se retrouvent en Inde et les sociétés de vente par téléphone accueillies par la démocratie tunisienne.

Cette dernière activité ne procure pas de véritables emplois mais des “jobs” tenus par des étudiants dont la famille n’est pas assez fortunée pour subvenir à leurs besoins. Ils touchent de maigres salaires mais il faut croire que les Tunisiens se contentent de revenus encore plus faibles.

Quand cette activité aura totalement quitté l’horizon des étudiants parisiens, ils pourront peut-être aller poursuivre leurs études en Tunisie ?

- La réduction du montant des pensions allouées aux retraités fut l’un des objectifs de notre gouvernement actuel. Brillamment réalisé, il lui permet maintenant d’envisager d’autres mesures avec toujours le même but : réduire les prélèvements des pauvres et des classes moyennes sur la fameuse “masse monétaire”.

- L’accroissement du temps de travail, sans augmentation de salaire, très demandée par les patrons, est une mesure qui sera bientôt adoptée sans problème grâce à une nouvelle arme très efficace : le chantage à la délocalisation.

Elle permettra, par un effet mécanique incontestable, d’alimenter encore un peu plus l’effectif des chômeurs.

- La Sécurité Sociale est affectée d’une tare très grave. Elle ne rapporte pas, elle coûte !

L’État projette de se débarrasser de cette Institution obsolète. Ca tombe bien, le Privé est prêt à se dévouer pour prendre la relève.

A condition, bien sûr, de pouvoir la transformer en machine à faire du fric !

Les recettes sont connues : entre autres, doubler les cotisations et réduire de moitié les remboursements.

Le ministre s’y emploie, par petites touches successives, afin de laisser une Entreprise “assainie” cédée gratuitement “par appartements” au Privé.

Ce dernier pourra se contenter de gérer ses acquisitions “à la découpe” devenues de formidables pompes à fric.

Quant aux salariés et retraités, ils continueront à être ponctionnés, ad vitam aeternam, pour “combler le trou de la Sécu” tout en participant, par leurs cotisations, à la fortune des actionnaires de ces Sécu privées.

On peut faire confiance à notre gouvernement, fortement inspiré par le MEDEF, pour nous dévoiler encore d’autres mesures destinées à réduire le pouvoir d’achat des moins riches et à plonger certaines familles dans la misère.

Mais si un jour un gouvernement décidait qu’il n’y a aucune raison de maintenir, d’entretenir et d’accroître le nombre des exclus, des sans logis, de ceux qui vivent “en dessous du seuil de pauvreté” et de leur répartir les biens de consommation excédentaires au lieu de les détruire ou d’arrêter leur production ?

Les riches en seraient-ils moins riches pour autant ?

Certainement pas, mais cela aboutirait à combler, peu à peu, le fossé qui les sépare des pauvres et, pour jouir pleinement de sa fortune, il faut qu’elle vous situe le plus loin possible des autres.

La seule solution acceptable serait la suppression de la classe moyenne en intégrant ses effectifs à ceux des plus démunis.

L’idéal serait une société où ne subsisteraient que les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.

Le pouvoir nous y conduit à grandes enjambées.

Tout le reste n’est qu'utopie 

 

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