La transition se fera, nécessairement, dans la douleur.
Les possédants n’accepteront jamais de lâcher une parcelle du pouvoir qu’ils doivent à leur fortune.
Il faudra donc les en déposséder
Ensuite, il faudra reconstruire.
Sur quels éléments ?
Il est trop tôt pour envisager une nouvelle Société fondée sur des bases saines.
Il faudra attendre plusieurs décennies, voire quelques générations, avant d’entrevoir une organisation sociétale dont le fric ne serait plus l’élément primordial mais un simple moyen de favoriser les échanges, ce qu’il était au moment de sa création.
Il s’agirait d’organiser la vie dans une communauté où tous les hommes seraient égaux, avec des moyens d’existence confortables, sans la nécessité de travailler mais où l’ouvrage volontaire ou le talent artistique, apporteraient un complément de revenu.
Dès aujourd’hui, nous sommes presque arrivés à cet état d’aboutissement de la civilisation.
Il reste à en convaincre les richissimes hommes de pouvoir afin qu’ils abandonnent leurs prérogatives.
Ce n’est pas gagné…

Quand j’étais parisien, je voyageais beaucoup à travers toute la France.
Souvent, je rentrais le vendredi soir, sans avoir dîné, après l’heure de fermeture des restaurants.
J’avais pris l’habitude de fréquenter un établissement, rue du Montparnasse, ouvert toute la nuit.
Les repas y étaient assez coûteux; raison de plus pour vérifier l’addition qui comportait toujours une erreur en ma défaveur.
Je la faisais rectifier en manifestant de plus en plus bruyamment ma désapprobation jusqu’au jour où, connu du personnel, les comptes me concernant devinrent exacts.
Un jour, j’ai emmené ma compagne déguster des spécialités alsaciennes dans le 15ème arrondissement.
Là encore, j’ai dû signaler un coût majoré sur la note qui m’a été remise.
Deuxième visite deux ou trois semaines plus tard, même problème.
J’ai oublié ma discrétion habituelle pour manifester, à haute voix, mon courroux.
À une table voisine, un couple s’apprêtait à payer sa propre addition. M’entendant vociférer, ils eurent l’idée de la regarder de plus près et découvrirent qu’eux aussi avaient été grugés.
Moralité : Dans un restaurant où l’on n’est pas connu, toujours vérifier la note et, surtout, que le montant inscrit pour chaque plat et pour l’éventuelle bouteille de vin correspond bien à celui figurant sur la carte.
La restauration compte un pourcentage de voleurs (et d’honnêtes gens) qui est le même dans toutes les professions